Le « Nashville Sound » : du propre, beau et bien léché (1950-1970)

Le « Nashville Sound » : du propre, beau et bien léché (1950-1970)

Le rock’n’ roll régnait en roi sur les ondes dans les années 1950 et 1960.

Pour demeurer compétitifs sur le marché des jeunes, les producteurs ont décidé de reconfigurer le country comme une musique pour « adulte » en lissant le côté rugueux et rural propre au country. On a jeté à la porte les violons et introduit les arrangements orchestraux par le côté jardin. Des choristes ont également souvent pris la place des « steel guitars ».

Les chansons elles-mêmes étaient plus proches des standards du jazz et de la pop de Tin Pan Alley que du son folk des premiers musiciens country.

Ce nouveau style est devenu connu sous le nom de Nashville Sound.

 

Comment l’expression a vu le jour

Le Nashville Sound a été utilisé pour la première fois dans un article paru en 1958 dans le Music Reporter. Le terme est entré pour de bon dans le vocabulaire populaire quand, en 1960, il est apparu bien en évidence dans un article sur Jim Reeves publié dans le Time magazine.

Il est intéressant de noter que le terme « Nashville Sound » a ensuite été utilisé pour décrire le processus d’enregistrement de Nashville, où les arrangements écrits étaient rarement utilisés. C’est seulement plus tard que l’expression a désigné une époque spécifique de l’évolution de la musique country (comme c’est le cas ici). Le terme « countrypolitan » est encore utilisé de nos jours de façon interchangeable dans la presse spécialisée.

 

Les artistes

Les artistes du son Nashville adopte des styles vocaux comparables à celui des crooners, bien en vogue dans les années 50 et 60. Voici quelques exemples :

Eddy Arnold
Bobby Bare
Patsy Cline
Don Gibson
Ray Price

 

Les choristes

Le son de Nashville s’appuitt fortement sur les chœurs d’arrière-plan. Les choristes les plus célèbres sont Les Jordanaires et les Anita Kerr Singers ont chanté sur des centaines de disques.

 

Les musiciens de studio

Les musiciens de studio ont joué un rôle déterminant dans la création d’un son uniforme pour la musique country au cours de l’âge d’or du Nashville Sound. Ces professionnels chevronnés jouaient jusqu’à quatre sessions studios par jour. Voici quelques-uns des musiciens de session les plus connus à Nashville à cette époque et les instruments dont ils jouaient.

Buddy Harman — batteur
Ray Edenton — guitariste
Grady Martin—guitariste
Hank Garland — guitariste
Harold Bradley—guitariste
Bob Moore – bassiste
Henry Strzelecki – bassiste
Floyd Cramer – pianiste
Hargus “Pig” Robbins—pianiste
Pete Drake—steel guitar

 

Les producteurs

Chet Atkins, haut placé chez RCA, récolte le plus souvent crédité pour la création du Nashville Sound. Atkins, également producteur et guitariste virtuose, a contribué à propulser le country dans les palmarès pop.

Owen Bradley, producteur de Decca Records, a également joué un rôle important dans ce style. Il a fondé les Bradley Studios à Nashville, un studio d’enregistrement indépendant où le country et les artistes de Rock ont enregistrés plusieurs albums. Bradley est devenu chef de la division Nashville de Decca en 1958, où il a exercé une influence énorme sur l’évolution du son de la musique country. En tant que producteur, Bradley a marqué de son empreinte une impressionnante quantité de chansons d’artistes country féminines, dont Kitty Wells, Brenda Lee, Loretta Lynn et Patsy Cline.

 

Le déclin du son Nashville

Dans les années 1970, la popularité du Nashville Sound s’est estompée, grâce à des artistes dits « outlaws » comme Willie Nelson et Waylon Jennings, qui avaient un son plus musclé et moins surproduit. Pourtant, le système qui a créé le Nashville Sound n’a jamais vraiment été éliminé et se voit toujours aujourd’hui dans le flux de travail actuel qui repose sur une collaboration étroite entre les musiciens de session, les producteurs et les auteurs-compositeurs.

 

 

 

 

 

 

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