L’héritage réel du Dr John ou arrêtez de me casser les oreilles avec « l’excentrique de la Nouvelle-Orléans »

L’héritage réel du Dr John ou arrêtez de me casser les oreilles avec « l’excentrique de la Nouvelle-Orléans »

 

L’écriture de billets est une maîtresse cruelle. Une période calme au travail vous lance dans une suite de billets de « morgue » ou d’evergreen, soit la rédaction d’une foule de textes, pertinents certes, mais sans lien avec l’actualité. C’est l’action pure.

 

Soliloque : la plainte du blogueur croulant sous le poids du monde

 

À certains moments, quand le travail vous sort des oreilles, le poids des obligations vous contraint au silence. Ce qui est frustrant quand il faut se mordre la langue à la perte d’un pan complet de l’histoire musicale.

 

Dr John : bien plus qu’un excentrique cajun

Ce qui nous mène au passage récent, ce 7 juin dernier, du Night Tripper lui-même dans la grande ombre. Et dans la Machine, silence. Pourtant il y a tant à dire sur l’héritage du Dr John. Bien plus que « figure marquante de la musique de la Nouvelle-Orléans ».

 

Dr John nous a laissé un héritage musical remarquable qui couvre le funk, le blues, le jazz, le boogie-woogie, le rock, le rock, le rock psychédélique et la pop. Son influence est monumentale.

 

Hagiographie : premières années du Dr — le Wrecking Crew

 

Né Malcolm John Rebennack Jr, à la Nouvelle-Orléans, le 20 novembre 1941, John s’est tout d’abord intéressé à la guitare et de la basse. Puis, en 1960, son index gauche est touché par une balle alors qu’il protège un ami pendant une bagarre. Cette blessure le force à passer au piano et à en devenir l’un des plus importants tapocheur d’ivoire du monde.

 

Dans les années 60, il s’installe à Los Angeles et travaille avec The Wrecking Crew, un groupe de musiciens de studio de Los Angeles, qui assaisonnent de manière anonyme les enregistrements des grandes vedettes : les Beach Boys, Cher, Aretha Franklin, Canned Heat et Frank Zappa. Déjà, John ajoute son grain de funk, R&B et boogie-woogie à plusieurs succès du Top 40.

 

 

L’alter ego donne naissance au papillon de nuit : Dr John Creaux, the Night Tripper

 

Avec la sortie de son premier album, Gris-Gris, en 1968, il fait connaître au monde entier un alter ego de scène truculent, Dr John Creaux The Night Tripper.

 

Ce Mr Hyde de scène capture dans ses spectacles les bizarreries et l’agitation du Quartier latin. Il permet au Dr John de tisser à sa musique un cocon d’incantations vaudou et des patois bayou dans un mélange de piano, de percussions, de cors et de vocalisation où se fusionne la musique de la Nouvelle-Orléans avec des éléments de rock et de psychédélisme.

 

Une sauce pareille, permet au grand showman qu’est Dr John de s’affubler de coiffures, de plumes, de peaux de serpent, de perles, de peinture faciale et des paillettes — et accessoirement d’adresser la parole au crâne posé sur son piano.

 

 

Héritage. Style de jeu. Influence

Le Dr John n’était pas peu fier de son héritage de La Nouvelle-Orléans — et son sens de l’improvisation et de l’improvisation pour le rythme se manifestaient dans son jeu de piano.

 

Il avait son propre style distinctif, mais s’inspirait aussi de l’héritage de grands musiciens de La Nouvelle-Orléans comme Jelly Roll Morton, Fats Domino, Huey « Piano » Smith et le Professor Longhair.

 

Il a d’ailleurs rendu hommage à la musique de sa ville natale en 1972, avec l’album Dr John’s Gumbo, une collection de classiques du Crescent City. L’album est sorti après que le Dr John se soit remémoré avec ses amis la grande musique de La Nouvelle-Orléans, et qu’il ait insufflé une nouvelle vie à des classiques locaux tels que « Iko Iko », « Big Chief » et « Stack-A-Lee ».

 

L’album est resté dans les palmarès pendant 11 semaines et trône désormais dans la liste des 500 meilleurs albums de tous les temps réalisée par le magazine Rolling Stone.

Le bon Docteur sur Blue Note, Verve et l’amour du jazz

Musicalement aventureux, il rend hommage à Duke Ellington en 1999. John avait interprété pour la première fois les compositions d’Ellington alors qu’il travaillait dans un bar dans les années 50, et il était clairement attiré par les compositions du grand jazzman et son don pour le swing.

Son « Duke Elegant » pour Blue Note Records reprend des classiques comme « Satin Doll », « Mood Indigo » et « Do Nothing’ Til You Hear from Me ». John a également couvert quelques morceaux d’Ellington mois connus comme « I’m Gonna Go Fishin ’ » (composée pour le long-métrage « Anatomy Of A Murder ». Le morceau de clôture, « Flaming Sword » tâte du gospel sur un fond de rythmes réguliers.

 

Quelques pièces du Dr John

 

“Gris-Gris Gumbo Ya Ya” (Gris-Gris, 1968)

 

“I Walk on Guilded Splinters” (Gris-Gris,1968)

 

“Wash, Mama, Wash” (Remedies, 1970)

 

“Where Ya At Mule” (The Sun, Moon & Herbs, 1971)

 

“Right Place, Wrong Time” (In the Right Place,1973)

 

“Such a Night” (In the Right Place,1973)

 

“Quitters Never Win” (Desitively Bonnaroo,1974)

 

“(Everybody Wanna Get Rich) Rite Away” (Desitively Bonnaroo,1974)

 

“City Lights” (City Lights,1978)

 

“Getaway” (Locked Down, 2012)

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