Le rockabilly pur et dur (195? À 1958): la nécessité de purger Elvis en retournant au R’n’B noir
À la fin des années 1950, l’impact initial du rock and roll sur la culture américaine s’estompe à mesure que les grandes maisons de disques exerçent une influence déterminante commercialisent des enregistrements sous une forme moins sauvage et plus conventionnellement acceptables : les «teen idols ».
Le manque de vigueur de ce nouveau tournant inspire de nombreux jeunes à se tourner vers des musiciens comme Chuck Berry, Little Richard, Bo Diddley, Jerry Lee Lewis, Buddy Holly, et Eddie Cochran dont ils adoptent le style direct, simple, moins sophistiqué et plus rugueux. Dans certaines régions, on assiste à la convergence, surtout chez les auditoires radio, des marchés noir et blanc traditionnels, les jeunes blancs s’intéressant plus aux artistes noirs de R’n’B.
Les instruments de musique électriques (particulièrement les guitares) et l’amplification devenant plus accessibles, les jeunes musiciens sont en mesure de former de petits groupes pour jouer devant leurs pairs, et reprendre ces pièces plus fougueuses qui font sourciller les parents, peu réjouis que leurs progénitures se passionne pour la musique noire.
Partout, des groupes d’adolescents s’inspirent directement d’artistes du R’n’B en tournée tels que Johnny Otis et Richard Berry, et commencent à jouer des reprises de chansons R’n’B.
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, d’autres groupes instrumentaux jouent en région, comme les Ventures, formés en 1958 à Tacoma, Washington, qui se spécialisent dans le surf rock, et les Frantics de Seattle. Les Blue Notes de Tacoma, sous la direction de « Rockin’ Robin » Roberts, s’imposent à Washington. Après la disparition des Blue Notes, « Rockin’ Robin » fait un bref passage chez les Wailers, et avec lui au chant en 1962, ile groupe enregistre une version de la chanson « Louie Louie Louie » de Richard Berry (1957). L’arrangement de « Louie Louie » fait école et devient le plan directeur de presque tous les groupes de la région, dont les Kingsmen de Portland qui font un tube majeur l’année suivante.
1958, un nouvel élan sous inspiration de musiques dites «ethniques»
Puis vient l’année 58 qui marque trois bornes importantes.
Vers la fin des années 1950, les scènes régionales étaient abondantes dans le pays introduit de nouvelles manières de concevoir le rockabilly, marqué par les influences régionales et souvent ethniques.
Tout d’abord, le succès de Ritchie Valens en 1958, avec « La Bamba », donne un coup d’envoi à la scène rock chicano du sud de la Californie et fournit un modèle à trois accords pour les chansons de nombreux groupes de garage des années 1960.
Vient ensuite le « Rumble » du guitariste d’origine libanaise Link Wray qui impose une nouvelle technique de jeu (les « power chords), des motifs orientaux de répétition et d’ornementation, et l’utilisation de la distorsion. Si le deuxième élément ne s’imposera pas chez tous les musiciens, le premier et le dernier feront révolution. Cette pièce deviendra la moule duquel sera coulé le rock garage.
Et, finalement, le morceau par excellence du garage, la pièce «Louie Louie», popularise une mélodie cubaine sur des paroles en patois jamaïcain.
La combinaison de ces trois éléments amènera le déclin du rockabilly et la montée de trois nouveaux genres, le Surf (et ses cousin le Vegas Grind et le Hot Rod Rock), le Frat Rock, et le Garage Rock.
Archéologue musical depuis ses 15 ans en 1983 (ouais, ça sent Popoca la momie aztèque ici!), Eric traîne ses savates de sillon en sillons, du punk au classique, de l’industriel au jazz, du psychotronique au folk, et de la variété au world beat. Bien évidemment, ça fait beaucoup de bagages si on y ajoute toute de sorte de ragots, de rumeurs et de bavardages à moitié bien rapportés en live. Mais il aime tout cela le brave et donne de son sang et de son temps. On lui pardonnera donc sans confession !