Sonny Boy Williamson II, l’harmoniciste errant
Avec Little Walter Jacobs, Sonny Boy Williamson II a redéfini le rôle de l’harmonica dans le blues moderne.
Williamson, de son vrai nom Aleck Miller, a créé une symphonie de sons et de tonalités à partir du simple harmonica du blues.
Le phrasé des notes de Williamson et son utilisation du microphone comme une extension de l’instrument ont donné à ses solos une qualité rare, riche en innovation.
Williamson était également un chanteur de blues compétent, bien qu’il ait brouillé ses paroles, les utilisant uniquement, semble-t-il, comme toile de fond pour ses riffs d’harmonica.
Aussi connu sous le nom de Sonny Boy #2 pour le distinguer de John Lee « Sonny Boy » Williamson (ou Sonny Boy #1), autre grand styliste de l’harmonica blues, Williamson est né dans le Mississippi, où il a appris à jouer de l’harmonica dès son plus jeune âge.
De nature arrogante, Williamson a convaincu le directeur de la station de radio KFFA de Helena, Arkansas, de le laisser se produire en direct sur les ondes chaque midi.
En échange d’une courte prestation et de la promotion de la farine King Biscuit, le sponsor du spectacle, Williamson et le guitariste Robert Lockwood pouvaient annoncer leurs concerts nocturnes.
Le blues authentique du spectacle est devenu un énorme succès auprès du public noir.
N’étant jamais du genre à rester sur place, Williamson a souvent erré dans le Sud, se produisant dans des juke-boxes et des fêtes de maison, gagnant ainsi sa vie.
En 1951, il a fait ses premières armes sur le tout jeune label Trumpet avant de partir pour Chicago, où il a enregistré pour Chess.
Des morceaux de Sonny Boy comme « Cross My Heart », « Eyesight to the Blind », « Nine Below Zero », « One Way Out » et « Bye Bye Bird » sont des classiques certifiés du blues.
Au début des années 60, Williamson s’est rendu en Angleterre pour se produire et enregistrer avec le jeune groupe de blues britannique d’Eric Clapton, les Yardbirds.
Williamson est mort en 1965, après avoir mené une existence de bluesman typique.
Archéologue musical depuis ses 15 ans en 1983 (ouais, ça sent Popoca la momie aztèque ici!), Eric traîne ses savates de sillon en sillons, du punk au classique, de l’industriel au jazz, du psychotronique au folk, et de la variété au world beat. Bien évidemment, ça fait beaucoup de bagages si on y ajoute toute de sorte de ragots, de rumeurs et de bavardages à moitié bien rapportés en live. Mais il aime tout cela le brave et donne de son sang et de son temps. On lui pardonnera donc sans confession !